Eldorado
À PROPOS DE ...
L' auteur
Né en 1972, Laurent Gaudé a fait des études de Lettres Modernes et d’Etudes Théâtrales à Paris. C’est à l’âge de vingt cinq ans, en 1997, qu’il publie sa première pièce. Suivront alors des années consacrées à l’écriture théâtrale.
Parallèlement à ce travail, Laurent Gaudé se lance dans l’écriture romanesque. En 2001, âgé de vingt neuf ans, il publie son premier roman, Cris. L’année suivante, en 2002, il obtient le Prix Goncourt des Lycéens et le prix des Libraires avec La mort du roi Tsongor. En 2004, il est lauréat du Prix Goncourt pour Le soleil des Scorta, roman traduit dans 34 pays.
Eldorado, écrit en 2006, est son quatrième roman.
La pièce
C’est l’histoire de deux hommes. Deux hommes qui perdent pied.
Gardien de la citadelle Europe, Salvatore Piracci navigue depuis vingt ans au large des côtes italiennes, afin d’intercepter les bateaux chargés d’émigrés clandestins qui ont tenté la grande aventure en sacrifiant toute leur misérable fortune… au péril parfois leur vie. Mais plusieurs évènements viennent ébranler sa foi en sa mission.
Dans le même temps, au Soudan, pour Soleiman et son frère Jamal, c’est le grand jour : ils ont enfin amassé la somme d’argent qui leur permettra de quitter le pays pour une vie meilleure. Mais les jeunes gens sont bientôt séparés par le destin. Soleiman rencontre Boubakar le boiteux, et c’est avec ce nouveau compagnon qu’il poursuit son voyage vers le continent de ses rêves : l’Eldorado européen…
Nos intentions
Tout commence par un coup de foudre. Le début d’une histoire d’amour entre un roman et son lecteur. En effet, au moment de la lecture d’Eldorado de Laurent Gaudé, je suis émerveillé. Je l’avais déjà été lors de la découverte de l’auteur avec la lecture du Soleil des Scorta, mais lorsque en septembre 2014 je finis l’histoire de Salvatore Piracci et de Soleiman, mes deux sensibilités de lecteur sont atteintes : une sensibilité à la langue, celle de Gaudé : une langue douce et poétique mais qui sait, par instants bien choisis, vous frapper au cœur de sa puissance et de sa force, et une sensibilité politique face au sujet choisi, celui de l’immigration clandestine, abordé du côté de l’humain et non des chiffres, abordé de manière intelligente et simple, et non motivé par un militantisme aveugle et violent.
Parallèlement, depuis quelques mois, l’envie de monter un projet théâtral collectif où je tiendrais le rôle de metteur en scène traînait dans mon esprit. En effet, malgré mon grand engagement dans différents groupes de théâtre, au lycée (en terminale) et dans le cadre de l’association Image à Villemoisson-sur-Orge, ainsi que dans ma vie de spectateur, j’avais soif d’autre chose, quelque chose de plus grand. La lecture d’Eldorado fut donc une révélation : j’ai tout de suite imaginé la langue de Laurent Gaudé résonner dans une salle de spectacle. Les valeurs de ce roman, beauté de la langue et engagement politique, correspondent parfaitement à ma vision du théâtre. Conscient de ma folle ambition d’adapter un roman pour une première création, je parlai du projet à quelques proches et, encouragé par ces derniers, me lançai dans un laborieux mais excitant travail d’adaptation sans savoir véritablement si celui-ci connaîtrait une suite. Mon but était d’adapter le roman dans le plus grand respect des écrits de l’auteur. Je décidai donc de travailler la forme théâtrale du récit ce qui évita de tout dialoguer et permit donc une retranscription du roman dans le respect de sa forme et de son sens.
Bientôt, le projet devint plus clair : monter l’adaptation du roman de Laurent Gaudé durant la saison 2015/2016 (la création ayant lieu en avril 2016) pour deux représentations tout public, accompagné de six comédiens de talent que j’ai l’habitude de voir travailler. Le projet est sur la base du bénévolat, mais nous nous entourerons tout de même de quelques professionnels, notamment d’un régisseur et d’un éclairagiste pour parvenir à un spectacle de qualité ayant l’envergure d’une création professionnelle.
Nous voulons également que ce projet soit en phase avec la réalité sociale et politique du thème que nous abordons. C’est pour cela que nous allons rentrer en contact avec une association soutenant des réfugiés demandeurs d’asile. Notre ambition est de pouvoir aller plus loin que la simple représentation, par exemple par le biais d’une exposition et d’un témoignage. Le « Secours catholique » qui aide les demandeurs d’asile de Palaiseau dans leurs démarches administratives est intéressé. Nous désirerions également solliciter une association propre à Villemoisson-sur-Orge comme « Faire vivre une bibliothèque à Ekpé ». Si elle n’est pas directement concernée par la crise migratoire elle pourra permettre que l’événement devienne multi-associatif (apéritif africain à la sortie du spectacle, exposition en parallèle aux représentations, etc.)
Enfin, il est très important pour nous de jouer devant un public scolaire, devant les quatrièmes et les troisièmes, lors d’une ou deux représentations. Nous ne voulons pas simplement jouer devant eux mais créer un véritable projet en amont du spectacle. Par exemple : passage dans les classes avec témoignage d’un réfugié, visite de l’exposition mise en place par l’association, accord avec les professeurs (notamment d’histoire et géographie) pour que ces derniers abordent et travaillent le sujet avec les élèves.
Nous pensons que ce projet peut montrer au public local que de nombreux jeunes sont habités par une volonté d’engagement, une insatiable envie de créer et de monter des projets.
Baptiste JEANCOURT-GALIGNANI
accompagné de toute l'équipe du projet "Eldorado"